FRATERNITÉ SAINT-PAUL-AURÉLIEN

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De Quimper à Telgruc – du 1er au 4 mai 2025

La première partie de la marche de Quimper à Saint-Pol-de-Léon par Landévennec a été effectuée du 1er au 4 mai 2025. Elle a été suivie par 25 personnes. Elle se poursuivra du 29 mai au 1er juin (tour de la presqu’île de Crozon pendant le week-end de l’Ascension), puis du 10 au 13 juillet (de Landévennec à Brest), puis en 2026 pour rejoindre Saint-Pol-de-Léon par la Pointe Saint-Mathieu, Le Conquet, Lampaul-Plouarzel, Lanildut, Porspoder, Lampaul-Ploudalmézeau, Saint-Pabu, Tréglonou, Plouvien, Le Folgoët, Lanhouarneau, Berven en Plouzévédé, Cléder et Plougoulm.

Un chemin historique du Tro Breiz

Un itinéraire historique du Tro Breiz reliant Quimper à Saint-Pol-de-Léon par Landévennec peut paraître fantaisiste. À y regarder de plus près, il n’en est rien. La reine Anne de Bretagne a fait en 1505 un tour de Bretagne qui ressemble à un Tro Breiz. Le récit du voyage a été publié par Alain Bouchart dans « Les Grandes Croniques de Bretaigne ». L’édition de 1532 relate le voyage de la reine Anne en Bretagne. Elle partit de Nantes pour passer par Vannes et Quimper avant d’arriver au Folgoët. Alain Bouchart précise qu’elle partit de Quimper et alla de ville en ville et de château en château suivant le bord de la mer jusqu’à Notre-Dame-du-Folgoët près de Lesneven. De là elle rejoint ensuite Saint-Pol-de-Léon avant de poursuivre par Tréguier, Guingamp, Saint-Brieuc, Lamballe, La Hunaudaye, Dinan et Rennes. Alain Bouchart précise également que la reine Anne est d’abord allée au Folgoët puis à Brest avant de revenir à au Folgoët sans s’attarder à Brest.

En 1636, Albert Le Grand donne une version légèrement différente dans « Les vies des saints de la Bretagne Armorique ». Dans le chapitre sur LA TRANSLATION DU DOIGT DE S. JEAN, A. Le Grand écrit :

« L’an de grace 1506, la Reyne Anne de Bretagne vint, par permission du Roy Louys XII, son Epoux, faire un voyage en son Païs, &, ayant esté receuë és Villes de Nantes, Guerrande, Vennes, Auray, Hennebond, Kemperlé & Kemper-Corentin, traversa le Golfe & vint à Brest, d’où, aprés huit jours de séjour, sa Majesté fut à Lesneven & fit sa neufvaine à Nôtre Dame de Folgouèt, passa à Saint-Paul-de-Leon, se rendit en la Ville de Morlaix, … »

On peut également ajouter que la reine Anne est passée par Locronan, Landerneau, Morlaix et probablement Saint-Jean-du-Doigt.

Selon la version d’Alain Bouchart, la reine Anne est passée par des châteaux qui pourraient être ceux du Faou et de Daoulas. Selon la version d’Albert Le Grand, la reine Anne a traversé la Rade de Brest. À ce propos, on peut mentionner Ogée qui indique en 1779 que la paroisse de Plonévez-Porzay est bornée « à l’Ouest par la mer, à l’endroit où se trouve la lieue de grève, traversée par le grand chemin de Quimper à Brest. ».

On peut ajouter qu’une ancienne voie romaine reliant Quimper à Brest est probable par Locronan et Plogonnec avec embarquement à Lanvéoc. Une villa gallo-romaine a été découverte à Lanvéoc. Après Brest où se trouvait l’une des plus grandes places fortes du monde romain, une autre voie romaine continuait vers Morlaix en passant par Le Folgoët, Lanhouarneau, Berven et Mespaul où une borne miliaire épigraphe a été découverte. On est alors à 8 km au sud de Saint-Pol-de-Léon.

Ces itinéraires peuvent correspondre à un itinéraire historique du Tro Breiz, peut-être même le seul ayant jamais existé. Deux itinéraires sont possibles, l’un traversant la Rade entre Lanvéoc et Brest, l’autre suivant la voie terrestre par Le Faou et Daoulas. Sans qu’il soit précisé où allaient les pèlerins, un « chemin des pèlerins » est mentionné dans plusieurs textes du XVe siècle entre Daoulas et l’Élorn. Un culte des Sept Saints ou des Sept Frères a également existé à Landévennec, Daoulas (ancien carrefour des Sept Saints) et à Brest (ancienne église des Sept Saints).

L’itinéraire du 1er au 4 mai

Quimper, cathédrale Saint-Corentin

Plogonnec, chapelles de la Lorette, Seznec, Thélau et Saint-Pierre

Locronan, chapelle ar Sonj et église

Plonévez-Porzay, chapelle de Sainte-Anne-la-Palud

Plomodiern, chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom

Dinéault, tombeau du roi Marc’h, Ménez-Hom

Saint-Nic, dolmen de Ménez Lié, fontaine de la Chapelle-Neuve, église de Saint-Nic, chapelle Saint-Côme, fontaine Saint-Côme, Lieue de Grève

Quelques photos de la marche du 1er au 4 mai


Église de Locronan


Sainte-Anne-la-Palud


Sainte-Anne-la-Palud


Sainte-Anne-la-Palud


Sainte-Anne-la-Palud


Sainte-Anne-la-Palud


Plomodiern, anse de Kerijen


Plomodiern, anse de Kerijen


Plomodiern, anse de Kerijen, le Ménez-Hom en arrière-plan


Plomodiern, anse de Kerijen


Plomodiern, la Lieue de Grève


Plomodiern, la Lieue de Grève


Plomodiern, la Lieue de Grève


Église d’Argol


Porche


Détail du porche, le roi Gradlon


Calvaire d’Argol


Argol, statue Morvarc’h d’Argol, légende de la ville d’Ys, 1990


Messe de 18h à l’église d’Argol


Tombeau du roi Marc’h sur le Ménez-Hom


Dinéault, le Ménez-Hom


Dinéault, le Ménez-Hom


Dinéault, le Ménez-Hom


Saint-Nic, fontaine de la Chapelle-Neuve


Saint-Nic, dolmen de Ménez Lié édifié en direction du Ménez-Hom


Saint-Nic, chapelle Saint-Côme


Monsieur Larour fait visiter la chapelle


Visite de la chapelle


Vitrail de saint Côme et saint Damien (1955)


Saint Damien, patron des pharmaciens, porte le pot à onguent


Saint Côme, patron des médecins, porte l’urinal


Sablière


Charpente


Fontaine Saint-Côme


Fontaine Saint-Côme

La cathédrale de Quimper

Publiée 1877, l’étude de R.-F. Le Men sur la cathédrale de Quimper a fait autorité pendant 150 ans. Ce n’est qu’à la fin du XXe siècle que des nouvelles études vont être entreprises sur la cathédrale. Il y aura d’abord les fouilles autour de la cathédrale vers 1998. Il y aura ensuite la publication en 2005 par la Société archélogique du Finistère, d’un ouvrage sur les vitraux de la cathédrale. Il y aura enfin l’étude d’Yves Gallet publiée en 2009 dans le bulletin de la Société archéologique de France.

D’après R.-F. Le Men, le chevet de la cathédrale a été construit en 1239 et terminé en 1245. L’hypothèse se base sur un acte de 1239 dans lequel l’évêque Rainaud (1219-1245) donne à la fabrique (conseil paroissial), l’impôt prélevé sur les paroisses du diocèse. Un autre texte indique qu’un certain Raynaldus a été inhumé dans le chevet, ce qui fait dire à R.-F. Le Men que Raynaldus n’était autre que l’évêque Rainaud et que le chevet était terminé avant 1245.

Pour Yves Gallet, ces hypothèses sont contestables. En 1239, il n’est pas certain que la fabrique avait les moyens financiers pour construire le chevet en seulement 6 ans. Il est également loin d’être certain que Rainaud et Raynaldus sont un même personnage. D’après le style, il est plus probable que le chevet a été commencé dans le dernier tiers du XIIIe siècle. Le vaste cimetière qui s’étendait au nord de la cathédrale a été fermé vers 1270-1285, vraisemblablement en raison de la construction du chevet.

La construction de la façade a commencé en 1424 par la pose de la première pierre par l’évêque Bertrand de Rosmadec assisté d’un représentant du duc Jean V. Au dessus du portail central, les armes de Jean  et de sa femme la duchesse Anne de France sont entourées des armes des principaux vassaux du duc. La cathédrale prend une dimension politique au XVe siècle. Il est probable que la construction de la façade a été demandée par le duc Jean V pour affirmer son pouvoir. Ce n’est qu’après que commencera la construction de la nef et du choeur.

C’est ainsi qu’on a deux styles et trois étapes dans la construction de la cathédrale, d’abord le chevet en style gothique rayonnant, puis la façade en style gothique flamboyant, puis enfin la nef.

Un autre aspect de la cathédrale intrigue, l’axe du chevet s’incline vers le nord. Cette déviation a été interprété de diverses manières. Une explication mystique affirme que le chevet représente la tête du Christ crucifié qui penche. D’après une autre hypothèse, au XVe siècle, la place manquant côté sud, ou bien le terrain étant instable, on aurait dévié la cathédrale vers le nord. En fait, la déviation avait été anticipée dès la construction du chevet. À la jonction du chevet et du transept, deux arcades, de taille inégale, l’une du XIIIe siècle, l’autre partiellement du XIIIe siècle, sont destinées à rattraper l’inclinaison de l’axe.

Un acte de 1058 du cartulaire de Quimperlé indique une église de la bienheureuse Vierge Marie qui se trouve à côté (adjacente) de l’église de Saint-Corentin. L’église de la Vierge est une église secondaire parce qu’elle est située par rapport à l’église Saint-Corentin. L’église de la Vierge ne pouvait pas être au nord de la cathédrale parce qu’il y avait là un grand cimetière. Elle ne pouvait pas non plus être à la place de la nef actuelle parce que c’est vers là que convergeaient les allées du cimetière. En 1058, il y avait à l’emplacement de la nef actuelle une église Saint-Corentin et juste à côté au nord, l’église de la Vierge. L’église Saint-Corentin était soit une église carolongienne, soit une église romane. C’est à partir de l’époque carolingienne que l’évêché de Cornouaille est mis en place dans sa forme actuelle par les empereurs carolingiens.

Le nouveau chevet a pu englober l’église de la Vierge en conservant son orientation d’origine qui pouvait être légèrement différente de celle de l’église Saint-Corentin. La chapelle de la Vierge au nord du chevet actuel rappelle sans doute l’ancienne église de la Vierge. Il existait également à proximité un baptistère qui est encore mentionné en 1354.

Quand les travaux de la façade commencent au XVe siècle, une erreur a pu se produire dans le positionnement de la façade, peut-être parce que l’église Saint-Corentin, peut-être aussi le baptistère ou les deux réunis, masquaient entièrement le chevet. C’est ainsi que la déviation de l’axe a été amplifiée au XVe siècle. À cela, on peut ajouter une autre explication, la volonté d’aligner la façade de la cathédrale sur l’ancienne voie romaine de Quimper à Brest par Landrévarzec, Châteaulin, Le Faou et Daoulas.

Une fois le chevet et la façade achevés, l’ancienne église Saint-Corentin qui se trouvait au milieu a été détruite dès que les piliers de la nef ont été achevés.

Plogonnec, chapelle de la Lorette

Selon la légende, après la chute de Saint-Jean-d’Acre en 1291, fin du royaume de Jerusalem, la maison de la Vierge en Terre Sainte est transportée dans les airs par des anges le 10 mai 1291. Elle semble avoir été d’abord transportée en Croatie puis en Italie centrale à Lorette. Elle fut du XVe siècle à la fin du XVIIIe siècle le premier pèlerinage en Europe avant Rome, Canterbury et Saint-Jacques-de-Compostellle. Le culte s’est diffusé dans le monde entier. Notre-Dame de Lorette dans le Finistère : églises à Lanriec (Concarneau) et Rédené, chapelles à Coat Nant (Irvillac) et Plogonnec, oratoire à Plougasnou.

La chapelle d’origine se trouvait plus bas au bord de la rivière. Un cantique de 1872 attribue la fondation au seigneur de Rubien. Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, il aurait failli se noyer dans le Steir à cet endroit. Plus tard, au cours d’un naufrage, il eut l’idée d’invoquer la Vierge de Lorette. C’est ainsi qu’une chapelle a été bâtie au bord du Steir, puis rebâtie en 1872, un peu plus haut.

Plogonnec, chapelle Seznec

La chapelle Seznec est-elle dédiée à saint Denis premier évếque de Paris ou bien à saint Sezni connu dans les environs de Guissény. D’après le Grand dictionnaire des saints et saintes de Bretagne (B. Tanguy 2024), l’hypothèse de Joseph Loth faisant de Seznec et Sezni un doublet est hasardeuse. Seznec correspondrait bien à Denis, évêque de Paris. À Spézet, selon Anatole Le Braz, on considère saint Denis comme « un des saints les plus puissants du paradis. On lui recommande les âmes des défunts ; Dieu lui a octroyé la permission d’en délivrer une par jour et une autre par nuit des flammes du Purgatoire. On lui offre du blé noir, parce qu’il est le saint des morts ». L’attestation la plus ancienne de son culte en Bretagne est, en 1062, celle de sa chapelle sur l’Île-Saint-Denis, en Sucé-sur-Erdre.

La chapelle est dédiée à la fois à Saint-Denys (Denis) et à Notre-Dame de Tréguron. Elle a été construite en 1673 et remplace un édifice plus ancien. Elle est située au bord de la vieille route de Plogonnec à Quimper par Kerfeunteun (H. Pérennez, Notices sur les paroisses du diocèse de Quimper et Léon, 1940). Jusqu’au milieu du XXe siècle, la route principale de Quimper à Plogonnec passait par la chapelle de Lorette.

On ignore pourquoi saint Denis, premier évêque de Paris au IIe siècle, reçoit ici un culte. Dionysius est son nom latin d’où l’orthographe saint Denys. D’après Grégoire de Tours (538-594), c’est l’un des sept évêques envoyés par Rome pour évangéliser la Gaule vers 250, les six autres étant Gatien à Tours, Trophime à Arles, Paul à Narbonne, Austremoine à Clermont, Martial à Limoges et Saturnin à Toulouse.

La Vierge allaitante (ou Vierge au lait) est un thème ancien de l’iconographie. On le trouve au IIe siècle à Rome sur une fresque des catacombes. Ce thème est mentionné à la fin du VIe siècle par le pape Grégoire Ier le Grand. Aux XIIIe et XIVe siècles, l’iconographie devient plus réaliste. La Vierge au lait de la chapelle Seznec l’est particulièrement.

Notre-Dame de Tréguron évoque le toponyme Tréguron à Gouézec. On l’a traduit par 3 couronnes, du breton tri, trois, et kurun, couronne. Ici la Vierge n’a pas de couronne. À Saint-Venec en Briec, on trouve également une Vierge de Tréguron.

La chevelure est rassemblée dans un bandeau de tissus. Le bandeau est placé à hauteur de la nuque. Il rassemble la chevelure avant de la libérer sur les épaules et le dos. Le restaurateur a peint le bandeau de la même couleur que la chevelure. À l’origine, c’était un tissus blanc portant des bandes colorées.

La bandeau de cheveux est présent dans 7 des 9 Vierges au lait de Cornouaille.

Le calvaire de Roland Doré date de 1641.

La fontaine de Tréguron se trouve au sud de la chapelle, dans un petit bois appelé Bois de Seznec. Elle a été partiellement ensevelie lors de la construction de la route de la Lorette en 1955.

Argol, statue Morvarc’h d’Argol, légende de la ville d’Ys

Commandée par le maire d’Argol au sculpteur Patrig ar Goarnig, la statue est terminée en 1990. C’est une statue monumentale du roi Gradlon qui mesure 3 m de long et pèse 3 tonnes. Sur le flanc gauche, le roi Gradlon à cheval protège saint Corentin et quitte la ville d’Ys submergée par les flots.

Le flanc droit rappelle la légende de Dahud. Elle était la fille de Malgven, la « Fée du Nord » et de Gradlon le roi de Cornouaille. Dahud chevauche le cheval Morvarc’h, protégeant l’enfant qu’elle a eu de Bran Ruz, l’homme aux cheveux rouges comme le soleil couchant. Le cheval Morvarc’h (cheval de mer) est lié étymologiquement et symboliquement à l’eau et à la mer. Il galope aussi bien sur la terre que sur l’eau.

Plogonnec, chapelle Saint-Thélau

Le clocher de la chapelle Saint-Thélau (ou Théleau) a été foudroyé en 1976 et reconstruit dans les années suivantes. Le grand pardon a lieu le dimanche après la Saint-Jean. Comme à Seznec, les archives indiquent qu’il y avait autrefois des concours de lutteurs. Les sonneurs étaient payés 8 livres (environ 100 euros).

Le calvaire rappelle le souvenir de saint Théleau qui y est représenté sur un cerf, symbole d’éternité. Fuyant la peste, saint Théleau débarque vers 549 entre la Rance et le Couesnon. Il est accueilli par saint Samson. Il devient si proche de saint Samson que celui-ci lui confie la gestion de son monastère de Dol-de-Bretagne pendant ses absences fréquentes et prolongées. Il reste 7 ans en Bretagne puis retourne dans son pays. Saint Théleau est éponyme de plusieurs paroisses du Finistère (Landeleau, Leuhan), des Côtes-d’Armor (St-Thélo, Plédéliac qui s’appelait Pludeliau au XIIIe siècle) et du Morbihan (Montertelot).

Locronan, Plas-ar-Horn

Au sommet de la colline, à Plas a Horn, la chapelle ar Sonj marque une station de la grande troménie, celle de saint Ronan. Selon la tradition, c’est là que la Keben, la mégère en français, brisa la corne du boeuf, horn en breton, qui tirait le chariot qui ramenait le corps de saint Ronan décédé à Hillion dans les Côtes d’Armor. Jusqu’au XIXe siècle, un prêtre desservait cette station dans une hutte de sapin pendant les huit jours de la troménie. En 1869, le vicaire desservant eut un songe. Il vit un évêque qui célébrait la messe dans un abri au sommet de la colline. Le songe fut interprété comme la volonté de saint Ronan de faire bâtir ici une chapelle, ce qui fut fait rapidement. En 1977, la chapelle haute du XIXe siècle fut démolie et remplacée par une chapelle basse.

Plogonnec, chapelle Saint-Pierre

C’est l’ancienne chapelle seigneuriale des seigneurs de Nevet

Plaque commémorative

Clavigeri templi quod longum diruit aevm
Claudius hic Nemeus primo fundamenta jecit
Tertius Henricus Francos cum jure regebat
Pontifice et summo Sixto tum presule Carlo
Ac humil(is) pastor Lodoicus sacra ministra(ba)t 1594.

La chapelle à la clé (saint pierre) étant détruite il y a longtemps,
Claude (Ier) de Névet en jeta les fondations
Henri III est roi de France et gouverne avec justice
Sous le pontificat de Sixte (V) et l’épiscopat de Charles (du Liscoat)
Et l’humble recteur Louis (Le Noy) était recteur
1594.

Claude Ier de Névet (1585-1597) est né vers 1560. Le fief ds seigneurs de Névet s’étendait sur les paroisses de Plogonnec, Locronan, Ploaré, Pouldergat et Pouldavid.

Notre-Dame du Bon secours, Itron Varia guir zicour, est représentée en Vierge de l’Apocalyse. Le tentateur, sous la forme d’un serpent et apparaissant à droite en buste humain, l’épaule sous le pied de la Vierge, nouvelle Eve, illustre un passage de la Génèse (3-15) où Dieu dit à Satan: « Je mettrai une inimitié entre toi et la femme… Tu chercheras à la mordre au talon mais elle t’écrasera la tête… »

Le bénitier près de la porte du transept sud porte le blason des seigneurs de Névet, d’or au léopard morné de gueules.

Le calvaire de 1644 de Roland Doré porte l’inscrption QVID TIBI MORTIFEROS PEPERIT SIC XPS DOLORES QVID QVOQVE VESTE TVA SPOLIAVIT. AMOR. (D’Où vient que tu souffres, O Christ, jusqu’à en mourir, d’où vient que te voilà dépouillé de tes vêtements ? La seule réponse est Amour).

Kerlaz, église

L’ensemble des vitraux de l’église Saint-Germain de Kerlaz a été réalisé pendant la Première Guerre Mondiale par Gabriel Léglise sur la commande et grâce au don de deux enfants du pays, un frère et une soeur, après que leur père, exploitant agricole du Caouët, soit décédé. Ces co-héritiers étaient l’un Supérieur du Séminaire Français de Rome, l’autre religieuse, tous les deux spiritains de la Congrégation du Saint-Esprit à vocation missionnaire

Une baie coté nord représente la mort de René de Nevet. René de Nevet était lieutenant du roi et colonel de l’arrière-ban en Basse-Bretagne. Il meurt le 13 avril 1676 plein de mérites et de vertus en son château de Nevet et pleuré par ses vassaux.

Sainte-Anne-la-Palud

Encadrée au nord-est par les collines du Ménez-Hom, au sud-est par la Montagne de Locronan et à l’ouest par la Baie de Douarnenez, la chapelle de Saint-Anne-la-Palud se trouve dans un site grandiose au coeur du Porzay. La dune elle-même forme un amphithéâtre dont la scène est la chapelle. Construit en 1903 au nord de la chapelle, l’oratoire a été conçu pour renforcer la théâtralité du lieu. Ce site naturel aménagé sert de cadre à l’un des plus grands pardons de Bretagne. Chaque année le dernier dimanche d’août, plusieurs milliers de pèlerins sont assemblés là.

« Revenez nous voir, mon gentilhomme. Tâchez seulement que ce soit en été, le dernier dimanche d’août. Alors, vous contemplerez sainte Anne dans sa gloire. Nulle fête n’est comparable à celle de la Palude, et celui-là ne sait point ce que c’est qu’un pardon, qui n’a pas assisté, sous la splendeur du soleil béni, aux merveilles sans égales du pardon de la Mer. » (Anatole Le Braz. Au pays des pardons. 1908).

Le nom Palud vient des terres humides en bord de mer sur lesquelles on a bâti la chapelle. Le Grand Pardon est sans doute le plus ancien de Bretagne et l’un des plus fréquentés. D’après la légende, sa création daterait de la disparition de la ville d’Ys. En 1840 Ogée le décrit ainsi :

« Sainte Anne la Palud est fréquentée annuellement par plus de soixante à soixante-dix mille pèlerins qui y accourent de tous les points de la Bretagne surtout pendant le moi d’août. Le denier dimanche de ce mois et le samedi qui le précède, la foule des pèlerins est innombrable. La procession commence vers les cinq heures de l’après-midi ; quatre bannières suivies de huit croix ouvrent la marche ; puis viennent huit à dix mille personnes de tout âge et de tout sexe portant toutes un cierge ou une bougie à la main, les unes marchant pieds nus, les autres en corps de chemise ; puis la statue de la vierge, portée sur un brancard par des jeunes filles vêtues de blanc, deux clercs en dalmatique de drap d’or, portant les reliques, et enfin le clergé officiant, entourés de tous les prêtres des environs. Rien ne peut rendre l’aspect que présente cette longue file de pèlerins, sous mille costumes divers, tête nue et le chapelet à la main, se déroulant dans les plis du terrain en chantant les louanges de dieu. Au fond du tableau, les énormes palues qui environnent la chapelle et qui pour un moment cessent d’être désertes et semblent s’animer ; puis loin encore la mer, la splendide et calme baie de Douarnenez, que le soleil inonde des feux ; et au bord de laquelle cent et cents cinquante tentes, destinées à abriter les étrangers, s’agitent au vent. Nulle part peut-être la nature ne prête plus de charme te de puissance aux imposantes cérémonies du culte catholique, et quiconque a vu ce saisissant tableau ne peut l’oublier. Cependant la nuit vient et le spectacle change d’aspect. Auprès comme au loin, on entend le bruit et l’agitation ; chaque fermier a donné abri à ses amis, et les traite de son mieux ; parfois la brise apporte le son des binious reconduisant de longues files de pèlerins, chantant des cantiques ; et tandis que tout autour de la chapelle vénérée les tentes brillent de milles feux, les pèlerins accomplissent leurs vœux ; les uns se prosternent sur la terre, les autres font le tour de l’église pieds-nus ou à genoux ; celui-ci recommande à Sainte Anne l’âme de sa mère, celle-là prie pour son fiancé, qui est en mer ; partout enfin la foi s’épanche aux actes fervents. Chacun en présence de cette communion catholique sent son esprit s’élever reconnaissant vers Dieu, les uns pour lui demander la foi, les autres pour le remercier de la leur avoir donné » (Ogée, Dictionnaire de la Bretagne, Édition de 1843, page 326)

Plomodiern et Saint-Nic, la Lieue de grève

La Lieue de Grève s’étend sur 4,5 km (2,5 km de Lestrevet à Pentrez pour la partie bordée de dunes) et les trois communes de Plomodiern, Saint-Nic et Argol. Ogée écrivait en 1779 :

« PLOEVEN-PORZAY ; à 5 lieues au Nord-Ouest de Quimper, son Evêché ; à 42 lieues de Rennes ; & à 3 lieues & demis du Faou, sa Subdélégation. Cette Paroisse ressortit à Châteaulin, & compte 750 communiants : la Cure est à l’alternative. Son territoire est borné au Nord & à l’Est par les montagnes de Meneham, & à l’Ouest par la mer, à l’endroit où se trouve la lieue de greve, traversée par le grand chemin de Quimper à Brest. Une partie de ce terrein est entièrement stérile, tant par les rochers que par les sables de la mer qui couvrent sa surface : de manière que l’on n’en voit qu’une petite portion en rapport. »

Plomodiern, chapelle Sainte-Marie du Ménez-Hom

Des foires importantes à Sainte-Marie du Ménez-Hom ont permis de collecter l’argent nécessaire à l’édification d’une chapelle. La chapelle (1570) possède l’un des plus beaux ensembles de retables de Cornouaille. Une fois franchie la porte d’entrée de la « la chapelle en or », on découvre vingt retables couverts d’or et de polychromie.

La chapelle possède aussi une belle série de sablières. Première sablière coté choeur : deux soldats jouant aux dés la tunique du Christ et une tête de lion dans un cuir. 2. Présentées par deux anges, la Croix et la Couronne d’épines entre le Grand Prêtre et Judas. 3. Fuite en Égypte et paysan écrasé par des chevaux tirant une charrue. D’après une légende, des paysans se seraient moqués de la Sainte Vierge et de saint Joseph fuyant en Égypte. Ils auraient ensuite été écrasés par leurs chevaux. Soldats tirant au dés la Tunique du Christ (doublon de la première sablière, en vis à vis).

Dinéault, tombeau du roi Marc

Selon un conte collecté en 1905 dans la vallée de l’Aulne, le roi Marc’h de Plomarc’h était en train de chasser sur son cheval Morvarc’h. Il tire une flèche sur une biche et étrangement, la flèche fait demi-tour, tuant le cheval. C’est alors que la biche disparaît et à sa place apparaît Dahud, la fille du roi Gradlon et de la Fée Malgven, la « Fée du Nord ». Alors que Dahud disparaît, le roi Marc’h se retrouve affublé d’oreilles de cheval. Il demande à ses barbiers de ne pas révéler le secret sous peine de mort. L’un d’eux finit par révéler le secret à des roseaux. Quand ces derniers sont utilisés pour fabriquer des binious, il en sort un son duquel on peut entendre « le roi Marc’h a les oreilles du cheval Morvarc’h ».

Le roi Marc’h avait demandé a être enterré sur la montagne, près de Sainte-Marie-du-Ménez-Hom. Quand il mourut, le bon Dieu entandait bien le damner en raison de son mauvais comportement. Sur l’intercession de saint Marie, le roi Marc’h il ne le fut pas. Il ne fut pas sauvé non plus et son âme devrait demeurer très longtemps dans la tombe. Un jour, alors qu’un mendiant passait près de l’endroit où le roi avait été enterré, il aperçut une belle dame et lui demandat l’aumône. Volontiers, répondit la belle dame, mais d’abord prenez une pierre dans la lande et venez la déposer sur la tombe. Quand on pourra apercevoir de ce tas de pierres le clocher de Sainte-Marie-du-Ménez-Hom, le roi Marc’h sera sauvé.

 

 
 

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