Lampaul-Ploudalmézeau – Décembre 2024

Marche de la fraternité Saint-Paul-Aurélien à Lampaul-Ploudalmézeau (Finistère)

 

L’église de Lampaul-Ploudalmézeau

 

Pour Le Guennec, le clocher de Lampaul-Ploudalmézeau est après celui de Gouesnou, le plus joli de toute la Bretagne. La construction est effectivement remarquable. La tour porche est surmontée d’un premier octogone coiffé d’un dôme. Au dessus, on a un empilement de trois lanternons eux-mêmes coiffés d’un dôme. Une telle prouesse architecturale est rare.

Au premier étage du clocher, une porte et une balustrade permettait au clergé de s’adresser à la foule réunie devant l’église. Au moins jusqu’au XVIIe siècle il devait y avoir à Lampaul-Ploudalmézeau un pardon célèbre dans toute la région. Il rappelait sans doute le souvenir de saint Paul-Aurélien qui avait vécu en ce lieu au VIe siècle et bu l’eau de la fontaine du placître.

Le lieu avait été découvert par Jaoua (Junehinus), compagnon de Paul-Aurélien :

« Un de ceux qui s´en allèrent ainsi plus à l´écart fut le dénommé Junehinus, que tous appelaient « l´ermite » à cause de l´étroitesse de sa vie plus serrée et de son séjour volontaire dans la solitude plus écartée. Ayant parcouru tout le domaine, il trouva une source très limpide avec du sable très blanc, environnée de bois très épais et des grandes terres ; en s´écoulant, le ruisseau qui en sortait produisait dans tous les lieux environnants une chanson très agréable par le bruissement de son murmure. Et là, tout joyeux de l´agrément du lieu et de la qualité de l´eau, il commença à habiter dans la très petite cabane qu´il avait construite. » (Vie de saint Paul-Aurélien écrite au IXe siècle par le moinde Wrmonoc de Landévennec).

Ensuite Paul-Aurélien débarrasse le lieu d’un fléau et s’y installe :

« Ce fléau ayant donc disparu, le saint reste seul en cet endroit, les autres demeurant çà et là dans les environs. Il bénit l´emplacement et la source, bâtit aussitôt un oratoire et une petite habitation, et demeura là quelque temps. Cet endroit est celui que l´on appelle maintenant monastère, ou en langue vulgaire, le Lann de Paul au « plou » de Telmedovia. Là, ses bienfaits innombrables sont accordés toujours maintenant à tous ceux qui demandent avec une foi droite. » (Vie de saint Paul-Aurélien écrite au IXe siècle par le moinde Wrmonoc de Landévennec).

Dans l’église, les sixième et septième travées reposent sur des chapiteaux. Les arcades en tiers-point des cinq premières travées reposent sur des colonnes engagées. Elles pénètrent directement dans les piliers cylindriques. Les chapiteaux sont peut-être les vestiges d’une église du XVe siècle et les colonnes engagées peuvent correspondre à un agrandissement au XVIe siècle. La dernière évolution majeure de l’édifice est la construction de la tour-porche en 1622, à une époque où les ressources de la paroisse devaient être importantes, peut-être en raison de l’affluence des pèlerins venus honorer saint Paul-Aurélien en espérant la guérison d’une quelconque maladie.

Dans le choeur, le Christ se trouve entre Paul Aurélien et Notre-Dame. C´est une place peu commune. Le Christ en croix se trouve généralement en face de la chaire à prêcher pour rappeler le verset 1:23 de la lettre de saint Paul aux Corinthiens :

1:23 nous proclamons, nous, un Christ crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les païens

À Lampaul-Ploudalmézeau, la prééminence est à Paul Aurélien. Notre-Dame arrive ensuite. Paul Aurélien porte une chasuble à la romaine qu´on appelle parfois chasuble violon. Elle est de couleur verte, couleur de la liturgie des dimanches ordinaires. A la différence de la plupart de ses autres représentations, Paul Aurélien ne porte pas d´étole et sa crosse n´est pas plantée dans la gueule du dragon.

Références:

Saint Paul Aurélien vie et culte. B. Tanguy, J. an Irien, S. Falhun, Y.-P. Castel. Editions Minihi Levenez 1991.

 

Le dolmen à encorbellement de l’Île Carn

 

Il y a 6000 ans, le niveau de la mer était 6 à 8 mètres plus bas que de nos jours. A l’époque néolithique, Carn était une presqu’île ou plutôt une éminence. Les habitants de l’époque y ont établi des sépultures. Le monument devait surplomber la mer d’environ 20 mètres.

Le cairn primaire comporte trois dolmens à couloir et à voûte en encorbellement. La construction des deux premiers a lieu vers 4200 av. J.-C., celle du troisième vers 3600 av. J.-C.. Ce cairn primaire, trapézoïdal, est enseveli au Néolithique final sous un « massif d’interdiction » : un grand cairn circulaire, dépourvu d’entrée.

Aujourd’hui, nous avons trois dolmens juxtaposés. Chaque dolmen était fait pour accueillir quelques individus, guère plus de cinq ou six. Le dolmen central ayant été obstrué vers 2500 av. J.C., il a pu être conservé intact jusqu´à nos jours. Sa chambre à encorbellement constitue un exemple unique resté intact depuis 7000 ans. Le dolmen sud a été endommagé par la construction d´une casemate de l´armée allemande. Il est aujourd´hui restauré. Dans le dolmen nord on a trouvé divers objets dont une bouteille à collerette de la fin du Néolithique, des haches polies et des perles. Au pied du monument, des ouvertures permettent de pénétrer dans les chambres. Elles sont hautes de 3m50 et on peut s´y tenir debout.

En 1959, le dolmen central est le premier dolmen à couloir d’Europe daté par le carbone 14. L’annonce de sa grande antiquité (1 600 ans de plus que la plus ancienne pyramide d’Égypte) produit un choc dans la communauté scientifique : jusque-là, les archéologues voyaient bien plus récentes les constructions mégalithiques.

 

Le dolmen à couloir de Ribl

 

Le site de Ribl est connu pour son allée couverte. Nous sommes ici au Néolithique final (3000 av. J.C.). Il s’agit d’un des derniers monuments du Néolithique. A cette époque, la position géographique avait perdu de son importance. L’allée couverte étaient dans les dunes qui étaient cependant moins élevées qu’aujourd’hui.

À la différence du dolment voisin de Guilligui (dolmen en T), on a ici un dolmen à couloir. L’entrée du monument se trouve dans l’axe de l’allée. Le premier pilier est placé de manière oblique pour restreindre l’entrée qui donne accès à la chambre sépulcrale. De l’autre côté de la chambre, séparé par une dalle, on distingue une cellule.

Quelques dates : Île Carn -4000 av. J.-C., dolmen en T de Guilligui -3500 à -3000 av. J.-C, Pyramides de Gizeh -2500 av. J.-C.

 


Église de Lampaul-Ploudalmézeau


Église de Lampaul-Ploudalmézeau


Christ dans le choeur, saint Paul-Aurélien a la prééminence sur Notre-Dame


Pilier à chapiteau puis piliers à colonnes engagées


Église de Lampaul-Ploudalmézeau


Ancienne ouverture dans le mur, vraisemblablement pour permettre aux lépreux d’assister à la messe


Balustrade d’où on pouvait s’adresser à la foule réunie devant l’église


Empilement de 4 octogones dont 3 lanternons supportés par 3 dômes


Placître


Fontaine de l’église


Fontaine de l’église


Deuxième étage du clocher


Lavoir du presbytère, visite sous la conduite de Madame le maire de Lampaul-Ploudalmézeau


Île Carn (Ploudalmézeau)


Cairn de l’Île Carn (Lampaul-Ploudalmézeau)


Dans la chambre sépulcrale du cairn, sous la voûte à encorbellement


Dolmen à couloir de Ribl (Lampaul-Ploudalmézeau). L’entrée est à l’arrière-plan. Au premier plan on distingue une cellule.

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